Stanislas Guerini, ministre de la destruction de la Fonction publique.

https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/recherche-d-emploi/fonction-publique/pour-sa-rentree-politique-stanislas-guerini-annonce-une-nouvelle-loi-pour-reformer-la-fonction-publique_6037364.html

Dire qu’on allait pas se moderniser en ruinant les statuts! Ça aurait vraiment été dommage.

Aujourd’hui, 1er septembre, le gouvernement faisait sa rentrée et n’a pas perdu de temps pour s’en prendre aux fonctionnaires. Notre valeureux ministre en charge de la transformation et de la Fonction publiques s’est fendu d’une annonce qui sans doute lui permettra de briller au plus haut niveau de l’Etat et de saborder un peu plus la Fonction publique.

Ce projet de modernisation vise principalement à rapprocher les conditions de rémunération et de gratification des fonctionnaires de celles du privé. Sous couvert de “mieux récompenser le mérite des agents”, c’est une attaque à peine dissimulée contre les statuts. Il ne s’agit pas réellement de mieux rémunérer les agents mais de les rendre plus dociles. Les statuts avaient justement pour but de donner aux agents le droit de dire non.

“Mieux reconnaître les mérites individuels et collectifs, c’est assumer de davantage rémunérer l’agent qui aura fait plus, qui aura fait mieux” nous dit-on. Monsieur le ministre pourrait il nous expliquer comment il compte évaluer tout cela? Sans avoir jamais été fonctionnaire?
Serions nous devenus des ouvriers à la Chaîne dont on peut compter précisément le nombre de pièce embouties dans la journée? Moderniser la Fonction publique est-ce de faire de nous des robots? Comme on l’a fait en modernisant les moyens de production dans nos usines?
Nous ne sommes pas devenus fonctionnaires pour être rentables mais pour rendre services aux usagers.

La vérité, c’est que ces méthodes ne marchent pas. Quand on a voulu que la culture du résultat mène l’action publique en matière de police, la population a abandonné toute confiance aux forces de l’ordre. On connaît tous les limites de ce système, sauf Monsieur le ministre.
De plus, au SYFATAR, nous savons que cette solution miracle se réduira à peau de chagrin dans nos petites collectivités. Les conditions de rétribution seront soumises à la discrétion des collectivités. En clair, comme pour la prime inflation, comme pour la prime COVID, comme pour réévaluer les RIFSEEP, vous pourrez protester et demander, vous n’obtiendrez rien. Ou au mieux, quelques miettes jetés de la table…
L’Etat, encore une fois ne souhaite pas prendre ses responsabilités face aux territoriaux qu’il méprise.

La seule solution pérenne pour rendre la fonction publique attractive à nouveau passe par une revalorisation réaliste du point d’indice, pas des comptes d’épiciers dépourvus d’obligations.

Il ne mettra pas non plus la main à la poche et se contentera de massacrer les statuts sous couvert de Progrès et de modernisation.

Quant à l’évolution des agents, les fonctionnaires savent que leurs évaluations annuelles, aussi positives qu’elles puissent être, ne suffisent pas à “faire monter” un agent. Il vaut toujours mieux être un agent servile qu’un agent capable pour monter en grade.
Ce ne sont pas non plus les quotas annuels qui empêche l’évolution des agents. Les supprimer ne changera rien. Il suffirait au fond de respecter les conditions d’évolution pour nommer et remotiver les agents. Rappelons que l’évolution est un droit.

Monsieur le ministre se gausse également de “muscler les dispositifs de formation continue dans la fonction publique”. Qu’il s’interroge, pour commencer sur l’intérêt de mandater des organismes privés horriblement chers, totalement ignorants de nos missions et de la Fonction publique pour former les agents.

Somme toute, c’est sans échauffement que le gouvernement ouvre les hostilités en cette rentrée 2023. Il nous propose de nous rattacher à la start-up nation, pour mieux “moderniser” un service publique qui n’en demandait pas tant…

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