La semaine dernière notre syndicat m’a envoyé au 13e congrès de notre fédération.
Mes collègues s’étaient sentis obligés de m’accuser de me payer une semaine de vacances tranquillou aux frais de la CGT. Je leur ai expliqué que si j’étais assez malhonnête pour faire ça, j’aurais pas choisi un un congrès à Lille au mois de novembre. Et puis si c’était si c’était si cool que ça d’être syndicaliste, ils avaient qu’à prendre une carte. Et puis j’ai été grossier.
Nos animateurs de CRD nous avaient déjà réuni dans l’Allier début octobre sous prétexte de régler les détails. Je les soupçonne fortement d’avoir voulu créez un collectif super costaud et d’y être arrivé vu l’ambiance qui a régné 4 jours entre les copines et les copains de la délégation. Un grand merci à Aodren Le Guern, Areski Oussalah et Bruno Constant d’avoir ouvert la boîte de Pandore et pour avoir tenu par la main une bande de fêlés solidaires et engagées certes mais quand même un peu fêlés. Je suis fier de faire partie de l’équipe que vous avez montée.
Il faut remercier aussi les camarades du 59 pour leur accueil. On a été coucounés, tout était parfait parce que tout avait était super bien prévu pour que les camarades puissent se concentrer sur le congrès et sur les travaux.
En dehors de ces considérations pratiques il est difficile de décrire avec précision ce qu’est un congrès. En tout cas ce n’est pas un cours magistral ponctué de chants de manif, bien que ça s’en rapproche parfois.
Nous avons partagé notre temps entre débats, intervention des camarades, tables rondes Et pauses bien méritées.
En gros on a débattu on s’est applaudi, , on a chanté des internationales , on a écouté des camarades sortir des aberrations ou de très belles idées. Un petit conseil, avant d’aller à un congrès CGT, quel qu’il soit, revoyez votre glossaire sinon vous risquez de pas toucher terre.
Le congrès est bunkerisé donc on a passé nos journées entre nous pendant 4 jours. Malheureusement le monde a continué de tourner pendant qu’on débattait entre camarades. On a assisté, désolés, aux mesures puantes que le Sénat a validé quant aux lois sur l’immigration. Si on a un instant hésité à dire que la chambre haute était peuplée de fachos et ben on a plus de raison d’hésiter. Le seul truc cool c’est qu’on n’a pas été obligé d’entendre des gens trouvaient ça normal parce qu’on peut pas accueillir toute la misère du monde. Au moins on a su pourquoi on était là à se tenir chaud avec les copains, vu le vent mauvais qui souffle de la droite de l’échiquier politique dans notre pays.
Parmi toutes les interventions, 3 m’ont vraiment marquées. On a écouté les syndicalistes étrangers qui luttait parfois sous des régimes bien pire que la macronie, en Italie notamment ou le fascisme refait une apparition au pouvoir.
Pour ce qui est de notre pays nous avons reçu en table ronde des travailleurs CGT des DOM-TOM. Si vous avez eu la naïveté de croire que Levallois-Perret était ce qu’il y a de plus beau en matière de corruption et de clientélisme, essayez Mayotte. La situation que vivent les camarades là-bas peut s’exprimer ainsi : Vous mettez 3 h pour faire 40 km parce que les routes sont pourries, afin de rencontrer un responsable local qui ne sera pas plus intéressé que ça pour lutter avec vous contre la fermeture de la maternité de votre collectivité. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il n’y a pas de famille ou de clients et qu’il ne vous rendra pas service parce que vous n’êtes pas de ses cousins. Ce que je décris et à peine caricaturale. Ces territoires de la République sont sous administrés tout comme l’étaient nos colonies. Dire que je croyais que les Tiberi étaient la fine fleur de la pourriture…
Le premier jour, après les traditionnels discours d’ouverture, on a reçu les compagnons d’Emmaüs exploités dans leur antenne de Lille Ces travailleurs à qui on refuse même le droit d’être nommés ainsi, nous ont donné une solide leçon de lutte. 180€ par mois, pas de protection légale ou sociale, exploités et en grève depuis 169 jours. Leur porte-parole est une femme exceptionnelle qui aurait bien des leçons à donner à bien des orateurs de notre vie politique.
Entre autres interventions, les primo congressistes sont censés intervenir devant l’assemblée. Autant dire que je ne faisais pas tant le malin. Parler dans un micro, devant 500 personnes, n’est franchement pas l’exercice le plus aisé que m’aura offert la maigre expérience de syndicaliste. Avoir une super délégation derrière soi s’est avéré essentiel pour que j’arrive au bout de la fameuse intervention. Je remercie encore nos animateurs d’avoir réuni les chouettes camarades qui m’ont soutenu.
Si vous cherchez une Rockstar du pupitre je vous orienterai plutôt vers Sylvain Vallat de Saint-Etienne, membre de notre délégation qui a prononcé le discours de clôture du congrès de la fédération.
L’intervention que j’ai faite en votre nom à tous traité des difficultés de porter un syndicat à l’échelle départementale, et sur le fait que la direction fédérale n’encourage pas ce type d’organisation. L’intervention sera bientôt sur le site
Pour ce qui est du mandat que le SYFATAR m’a confié, j’ai fait en sorte de coller au mieux de nos intérêts en tant que syndicat d’individuels et aussi aux intérêts de l’organisation.
Par exemple, j’ai voté en votre nom contre les fiches 11 et 13 du document d’orientation.
Contre la fiche 11 parce qu’elle ne propose rien pour mettre en œuvre une stratégie fédérale nationale pour aider des syndicats comme les nôtres qui se battent pour les agents isolés.
Contre la fiche 13 également parce que je ne vois pas pourquoi les catégories A et B devrait être systématiquement regroupé au sein de l’UGICT Pour porter des revendications qui leur sont propres. je suis d’avis que nos cadres doivent faire la guerre des copains avec les copains. Nous ne saurions accepté des sous-classes de camarades.
J’ai aussi fait le choix d’exclure les candidatures au CEF, au CFC et au FNF de ceux qui souhaitaient devenir califes à la place du calife et qui ont fait le choix d’œuvrer en cachette à coups de SMS. On peut s’opposer à un secrétariat de fédération mais on se doit de présenter à visage découvert un projet et de l’exposer devant l’assemblée, par contre comploter en douce est inacceptable.
Enfin pour finir, je tiens a vous dire un grand merci pour la confiance que vous m’avez accordée, et la fierté qui a été la mienne de porter votre voix à ce 13e congrès CGT de la fédération des services publics.
Et comme je l’ai beaucoup entendu durant cette semaine, vive le 13e congrès, vive la fédération des services publics et vive la CGT.